JAZZ : YONATHAN AVISHAI TRIO NOUVEL ALBUM -“Joys and Solitudes” (ECM) Sortie le 25 janvier 2019- ET CONCERT AU STUDIO DE L’ERMITAGE LE 20 FEVRIER 2019

Joys and Solitudes
Yonathan Avishai: piano
Yoni Zelnik: double bass
 Donald Kontomanou: drums

Mercredi 20 février 2019
à 21h Au Studio de l’Ermitage
8, rue de l’Ermitage – 75020 Paris
Tél. : 01 44 62 02 86
Yonathan Avishai

Le  pianiste  franco – israélien  Yonathan  Avishai a apporté d’importantes contributions à la musique du trompettiste Avishai Cohen, comme en témoignent les deux disques Into The Silence et  Cross My Palm  With Silver.

En parallèle, au cours des cinq dernières années, il a développé son propre projet à la tête d’un magnifique trio composé de Yoni Zelnik, contrebassiste israélien installé à Paris, et de Donald Kontomanou, batteur français riche d’un double héritage, guinéen  et  grec.  Parfois  surnommée le Modern Times Trio, la formation s’est donnée comme but de revisiter et réinvestir dans son travail les multiples sens qu’a pu revêtir au fil du temps la notion de modernité. Ce nouvel album s’ouvre ainsi sur  le  fameux  thème  de Duke Ellington “Mood Indigo”, composé  en 1930,  mais  pour Yonathan toujours on ne peut plus d’actualité  « Ellington demeure un pianiste et un compositeur d’une incroyable  modernité,” explique – t – il. “

Sa façon de toujours raconter une histoire en jouant m’a beaucoup influencé et ‘Mood Indigo’ est un morceau que j’aime depuis longtemps .” Une  série  de  pièces  originales  suivent, dans lesquelles Avishai fait référence à une grande variété de musiques et d’expériences .  C’est parce qu’il donne le sentiment de sonder continuellement au plus intime pour aller à l’essentiel tant au niveau  du  jeu  que  de  l’écriture,  qu’il  parvient  à  unifier  toutes  ces sources  d’inspiration.L’ornementation y est rigoureusement contrôlée ; pas une note de gaspillée dans cette musique. Quant aux valeurs ancestrales du blues et du swing, elles sont toujours efficientes dans le concept novateur d’Avishai. Voilà sans doute pourquoi sa musique ne cesse de danser dans les intervalles laissés entre les phrases.

Yonathan Avishai: piano

Yoni Zelnik:contrebasse

Donald Kontomanou: batterie

“ Je  me  sens profondément  enraciné  dans  la tradition. Avant tout j’adore l’histoire et les perspectives qu’elle ouvre quand on l’étudie.   Je  suis particulièrement intéressé par l’histoire du jazz de Louis Armstrong  à Cecil  Taylor et  au-delà.” Lorsqu’on  lui  demande  à quel moment il   a   commencé  à reconnaître  les  caractéristiques  de  son  propre style, il  répond: “Je pense que c’est passé par l’étape consistant à reconnaître les choses que je n’étais pas capable de faire. Je ne parle pas seulement ici de Compétence, mais de l’appréhension et de la compréhension des contextes dans lesquels votre propre voix est la plus expressive.  J’ai compris à un certain moment que je gagnais en expressivité à jouer moins de notes .  Et quand tu écoutes Lester Young ou Louis Armstrong et que tu vois comment ils peuvent te faire pleurer en huit mesures …” C’est à cette économie qu’il faut tendre ,  conclut-il.

Né  à Tel  Aviv,  Yonathan  Avishai a  passé  ses  premières  années  au Japon, où  son  père  étudiait .“Mes parents ont toujours été concernés par l’ art et la culture et ils m’ont fait découvrir énormément de choses au  Japon.

J’ai notamment assisté à beaucoup de représentations  de  pièces kabuki,au point d’en devenir un  vrai  fan. Je sens que l’expérience de cette période demeure en moi quelque part.  Indéniablement  je suis sensible à un certain type d’esthétique et d’énergies– et même si je n’aime pas particulièrement le mot , on  peut  déceler  un  goût  pour  le ‘minimalisme ’ dans  mon  travail qu’on peut probablement faire remonter au kabuki.”De  retour  en  Israël ,  Yonathan, comme  il  le  dit  si  bien , “ a essentiellement grandi aux côtés d’Avishai Cohen.” Le pianiste et le trompettiste ont commencé à jouer ensemble alors qu’ils n’avaient que treize ans et n’ont depuis pratiquement jamais cessé leur collaboration. “ Nous sommes allés à a même école, avons  vécu  dans  le même  quartier  et  nos  expériences  sont  très  similaires  y  compris  la  découverte  du jazz.”  Dans  le  cas  de Yonathan le processus a pris la forme d’un voyage rétrospectif partant  du hiphop, du funk et  de  la  fusion pour progressivement atteindre le cœur de la tradition.  Son  intérêt grandissant  pour  le jazz a  été  soutenu  par une  partie  de  sa famille  vivant  en France, qui  lui  a  envoyé régulièrement  des  cassettes  en Isra ël: “Thelonious  Monk,  Duke  en  trio Ellington Voilà les premiers pianistes que j’ai entendus et que j’ai aimés,  Count  Basie,  Bill Evans… .”  Yonathan a également bénéficié des encouragements de   la   communauté   jazz   israélienne: “ La  scène  jazz  en Israël est  vraiment formidable. C’est un pays minuscule, très éloigné des USA, mais il se passe vraiment quelque chose dans la musique . On possède de grands pédagogues , passionnés et très bien informés.” En 2000, Yonathan a déménagé en France. Installé pendant plus de dix ans en Dordogne dans le sud-ouest, il s’est rapproché deParis il  y  a  quelques  années  et  a  rapidement fréquenté Yoni  Zelnik et Donald  Kontanomanou. “

Ça été très vite évident pour moi que j’avais rencontré les gens qu’il me fallait pour aller plus loin dans la musique et développer mon propre projet.” Les  deux  musiciens  partagent  en effet avec Avishai la même ouverture d’esprit et la même approche créative de la musique. Le batteur Donald Kontomanou joue  depuis  peu  dans  le New  Monk  Trio du  pianiste Laurent  de  Wilde. Le contrebassiste  Yoni Zelnik travaille  quant  à  lui  dans  les  groupes  du  pianiste Florian  Pellissier et  du  batteur Fred  Pasqua. Il  a  également  tourné  au  sein  du trio Triveni avec Avishai  Cohen et Nasheet Waits. Les  morceaux  composant “Joys and Solitudes” prennent leur  origine  dans différents endroits. “Les pianos de Brazzaville”, par  exemple,est  une  évocation  de  deux  voyages  que Yonathan  Avishai a effectué en République du Congo en Afrique centrale . “Tango” est une réponse créative au disque Ojos Negros de Dino Saluzzi et Anja Lechner. “J’ai écouté ce disque non -stop pendant  un  mois .  Ma pièce n’est pas une tentative d’écrire un tango, mais essaie  plutôt de capturer certaines couleurs et saveurs que l’on trouve dans la façon dont les deux musiciens jouent dans ce disque “When Things Fall Apart” emprunte son  titre au livre  de  l’auteur américain  bouddhiste Pema Chödrön mais est inspiré par la musique d’Avishai Cohen. “C’est en fait une réponse directe à la composition d’Avishai ‘Into The Silence’.  Même si je fais partie du groupe d’Avishai et  ai  participé  à la création  de  cette musique, la  façon  dont  cette  pièce  se  développe  est  un  peu  mystérieuse et j’en aime le résultat émotionnel. La plupart des choses que j’écris sont simple mélodiquement et souvent en 4/4, mais avec ‘When Things Fall Apart’ j’ai voulu expérimenter une forme plus longue et plus complexe avec des espaces pour improviser, comme Avishai a l’habitude de faire.” Joys and Solitudes a été enregistré à l’Auditorio Stelio Molo RSI de Lugano en février 2018, sous la direction artistique de Mandred Eicher. L’album sera publié au moment où le trio débutera une tournée européenne. Plusieurs autres disques ECM avec Yonathan Avishai sont en préparation dont un duo avec Avishai Cohen.

Jazz Magazine

« …sa musique est une drogue douce pour faire danser le corps et calmer les esprits. Elle pousse au partage et aux réjouissances collectives et semble résonner comme un voyage dans le temps et dans l’espace, des Caraïbes à Harlem. »
Djam