« C’est l’histoire d’une résurrection. Trop longue, trop lente peut-être, mais éclatante. Lorsque j’ai rencontré pour la première fois Sabrina, elle était au fond du trou mais il y avait dans son regard une flamme qui nous faisait savoir qu’elle se battait et qu’elle ne lâcherait rien dans son combat contre une maladie qui prenait ses aises en elle. C’était il y a une quinzaine d’années et, depuis, il n’y a pas un seul jour où Sabrina n’a pas livré bataille. » Extrait de la préface de Patrick Poivre d’Arvor
INTERVIEW DE SABRINA MISSEGUE
C’est le récit d’un bout de vie qui évoque comment l’anorexie s’est immiscée dans le corps de Sabrina, 15 ans, sans aucun bruit. Après un séjour aux États-Unis où elle avait intégré une école de danse, elle est revenue avec un poids de 27 kg pour 1,59 m.
La jeune femme dénonce dans ce témoignage poignant comment cette maladie est devenue sa raison d’être et comment elle a dirigé tous ses faits et gestes, comment elle a dérobé son identité sous les yeux d’un entourage qui ne la reconnaissait plus. Un jour, elle lit l’ouvrage de Patrick Poivre d’Arvor – Elle n’était pas d’ici. La considération de ce papa pour cette lutte était si réconfortante et loyale. Sabrina lui écrit une lettre, il la rappelle et dix-sept ans plus tard, son histoire révèle comment Patrick Poivre d’Arvor l’a sauvée de la maladie.
« L’anorexie est l’arme que j’ai forgée pour me défendre mais qui, à mon insu, s’est retournée contre moi. Elle a, petit à petit, dévoré ma vie… L’entourage, les projets, les joies, les imprévus, les sourires, les regards, les rêves. Tout a été abîmé, rongé ou même ingurgité. Sa dictature a englouti mon identité… au point que je ne savais plus respirer sans son souffle. Je ne savais plus qui j’étais sans elle… » En fin d’ouvrage, Sabrina donne des conseils pour les malades et leur entourage.
Le combat de Sabrina est illustré par Sabine Fèvre. Des coups de crayons qui mettent en relief des émotions souvent indicibles. Des images qui révèlent la profondeur de cette lutte.