La Révolution française fut aussi une révolution sexuelle. La fin de l’emprise de l’Église sur la société permet aux désirs de s’exprimer et l’Empire, en ce domaine comme en bien d’autres, achève de bouleverser la vie quotidienne des Français. La mobilisation d’une armée de jeunes gens change la sexualité : recours à la prostitution, apparition du préservatif, augmentation des viols, banalisation des rencontres de passage… Le Code civil tente bien d’encadrer les nouvelles mœurs mais les esprits, notamment parmi les élites, sont davantage enclins au libertinage qu’à la moralisation outrancière. Que reste-t-il entre 1799 et 1815 des libertés conquises à l’époque de la Révolution ? Plus généralement, comment et avec qui fait-on l’amour sous l’Empire ? Quel amant fut Napoléon ? Quelle place occupe l’homosexualité, au-delà de quelques figures connues comme Cambacérès ou Fiévée ? Que révèle la littérature érotique de l’époque ? En mettant bout à bout les histoires intimes des Français, Jacques-Olivier Boudon dévoile ainsi le revers inattendu de l’ère napoléonienne. Jacques-Olivier Boudon est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Sorbonne. Président de l’Institut Napoléon, il a publié une trentaine d’ouvrages dont Le Plancher de Joachim (Belin, 2017).
INTERVIEW DE JACQUES-OLIVIER BOUDON