Claude c’était ma mère par Alain Pompidou (Interview février 2017)

Très souvent derrière un homme il y a une femme, c’est d’autant plus vrai chez les hommes d’Etat. Claude Pompidou fut la première à avoir ce qualificatif de première dame, pour la représentation qu’elle donnait aux côtés de son époux  Georges Pompidou et du rayonnement qu’elle donna à la mode et à la culture de notre pays.

Son fils  adoptif, Alain lui consacre un ouvrage touchant sobrement titré Claude, c’était ma mère. (Éditions Flammarion).

Alain Pompidou  est arrivé dans cette famille en 1942  et fit la joie de parents privés d’avoir un enfant dans une discrétion totale, si bien qu’on ne parla jamais de cette adoption. Le couple fusionnel devint ainsi un trio fusionnel entouré de tout l’amour que des parents peuvent donner à leur enfant.

Pour Alain Pompidou, il était temps de raviver la mémoire de sa mère, de l’épouse et de la femme qui aux côtés de son mari, « ce fut le dernier président à être fidèle à son épouse » dit-il en souriant, et dont la dignité et la réserve fut telle que les français la connaissent sans doute peu ou mal.

Femme de caractère, cette fille de médecin Angevin à château Gontier en Mayenne démontra très tôt son caractère affirmé en passant son baccalauréat, seule fille dans une école de garçons et en poursuivant des études de droit.

La rencontre avec Georges en 1933 boulevard St Michel fut un coup de foudre réciproque. Même si la politique était pour elle un « jeu de massacre », elle se réjouit cependant de l’engagement de son mari auprès du général de Gaulle au soir de la libération de Paris, lui qui en avait assez de décliner Rose à la Rose «  au lycée Henri IV et souhaitait s’engager dans la reconstruction de la France. La suite, nous la connaissons, du moins la version publique et l’accession à la Présidence en 1969.

Ambassadrice de la mode elle se consacrera à son rayonnement mettant un point d’honneur à faire connaitre les grands couturiers dont elle savait porter avec élégance les créations.

Autre  passion partagée avec son mari, celle de l’art,  dès 1948 ils achètent alors leur première toile abstraite et n’ont cessé de collectionner les artistes contemporains. Georges Pompidou avait d’ailleurs  acheté en 1929 l’édition originale de la femme sans tête de Max Ernst avec son argent de poche.

Se voulant également active aux côtés de son mari, elle voulut travailler, mais ses fonctions de première dame n’étant pas compatibles avec une activité professionnelle, Georges Pompidou sur ses propres deniers l’aida à créer sa Fondation, pour venir en aide aux enfants handicapés et aux personnes âgées dont elle ne prendra la présidence en 1975 après la mort de celui-ci le 2 avriln 1974 et elle la présidera pendant 35 ans.

Ce livre, par celui qui la connaissait sans doute le mieux, son fils est un témoignage tendre empli d’admiration pour comprendre et découvrir une femme d’exception dans une époque heureuse, celle  des trente glorieuses. Ces années Pompidou que celui-ci voulait que les français ne garde que de lui qu’ils avaient été heureux pendant ces années-là.

Claude, c’était ma mère  par Alain Pompidou  Editions Flammarion

INTERVIEW D’ALAIN POMPIDOU