Le rapport tant attendu sur le monde d’après !
À chaque élection présidentielle américaine, le National Intelligence Council (NIC), c’est-à-dire le cerveau prospectif de la CIA, fournit un rapport au nouvel élu de la Maison Blanche sur le monde du futur. Cette synthèse construite à partir des analyses des meilleurs experts est sur le bureau de Joe Biden.
Ce rapport 2021, qui envisage le monde de 2040, était très guetté dans le contexte éprouvant du Covid-19. Il annonce des bouleversements, en une génération, comme aucune autre n’en a vécu jusqu’à lors dans l’histoire de l’humanité : dans le domaine du climat, de la connectivité, de la biotechnologie, de l’intelligence artificielle. Il dessine aussi des sociétés plus fragmentées, sous tension, confrontées à des menaces et des enjeux sans frontières.
Par sa clarté, la qualité de ses informations très sensibles qui couvrent tous les domaines, sa rigueur et son ouverture intellectuelle, le Monde en 2040 vu par la CIA est un rapport indispensable pour appréhender notre avenir.
Ce rapport 2021 est donc une projection de l’après Covid. Changement de Monde ? Mais pour quel Monde ?
Quelles incidences sur l’économie, la place du nationalisme, l’aggravation des inégalités, les perturbations de gouvernance, l’échec de la coopération internationale et la valorisation de puissances non étatiques (Fondation Gâtes par exemple) et entreprises privées
Face à une population mondiale croissante de 1, 4 milliard par an pour atteindre un chiffre estimé à 9,2 milliards en 2040, il interroge sur de nouvelles répartitions de population à travers la planète. L’Inde devrait passer devant la Chine en 2027, une population âgée de plus de 65 ans, notamment en Europe entrainerait une situation de dépendance et une redistribution des cartes.
Quels défis ? Changement climatique (accords de Paris), élévation du niveau de la mer lié à la fonte des pôles. Maladie, santé, (quels défis et que retenir de la Pandémie Covid ?) Financiers (la place de l’argent virtuel ?) Technologiques, l’éducation et l’élargissement à son accès. Une fragmentation croissante au sein des communautés entraine des déséquilibres et de la contestation ainsi qu’une pauvreté accrue dans certaines régions et malgré l’arrivée de technologies émergentes .Un impératif donc : adaptation, mais sous quelles formes ?
Sur le plan politique, on assisterait à une renaissance des démocraties, et de blocs forts comme la Chine, les Etats-Unis, la Russie
Autres points : un monde de plus en plus connecté et un développement de l’intelligence artificielle et ses conséquences sur le travail, l’immigration et les conséquences que cela peut avoir, comme toutes les données numérisées que nous possédons et qui seraient utilisées, vendues à toutes sortes d’organismes au service d’intelligences artificielles et pourraient porter atteinte à nos libertés individuelles.
Un avenir vers l’espace, avec la Chine qui étend son exploration spatiale. Un espace au service des besoins gouvernementaux et militaires ?
Une société qui sera de plus en plus sur-informée se divise et oscille entre désillusions, pessimisme ou confiance. Ce qui aggrave les risques de crises et de conflits. Quelle place pour les libertés ?
En 2040, ce rapport imagine un Monde dont le système international est sans direction, où la confiance entre gouvernant et gouvernés est ébranlée, avec des règles non respectées, une coopération mondiale limitée et une technologie qui n’apporte pas de solutions. C’e sont ces projections sur 9 régions mondiales (Amérique latine-Caraïbes, Europe, Russie et Eurasie, Moyen Orient et Afrique du Nord, Afrique Subsaharienne, Asie du Sud, Asie du Nord-Est, Asie du Sud-Est et Océanie).
A noter que le rapport qui avait été en son temps remis à Barak Obama indiquait déjà des soupçons sur une possible pandémie dans les années 2020…
Indispensable pour appréhender notre avenir. Inquiétant aussi !
Ce rapport a été rendu public le 8 avril aux Etats-Unis. Depuis 2013, les Éditions des Équateurs publient le rapport du National Intelligence Council.
Préface de Piotr Smolar, Grand Reporter au Monde, est spécialiste des relations internationales, ancien correspondant en Israël, actuellement en charge de la diplomatie depuis 2019.