JAZZ-POP : FANELLY « METRO STORIES » Sortie le 19 Mars .( tunecore / bandcamp)

« Chaque chanson raconte une histoire » confie l’italienne Fanelly à propos de son album « Metro Stories » dont la sortie est attendue avec les premiers jours du printemps.

Pourquoi ce titre ? Tout simplement parce que cette jeune maman active s’est inspirée de femmes et d’hommes croisés durant ses longs trajets dans les transports pour écrire des textes sensibles dans lesquels elle imagine leurs attentes, leurs déceptions, leurs espoirs… 

Originaire de la région des Pouilles en Italie, elle cultive naturellement un goût certain pour les arts et la musique mais passera tout d’abord par la case études en décrochant un master d’économie. Un bagage qui lui offrira l’opportunité de voyager.  « Cela m’a permis de m’enrichir au contact d’autres cultures. Je me suis toujours sentie comme une citoyenne du monde » se souvient-t-elle. 

Mais le monde se révèle parfois à portée de main. C’est en effet après avoir assisté à un concert de Charlie Winston au Casino de Paris, qu’elle est rattrapée par sa passion pour la musique. Dès le lendemain, elle décide d’acheter une guitare et de suivre les cours du musicien Matthieu Barjolin. ..

Concert le 25 Mars 2021 au Sunset – Paris

… « J’avais déjà 33 ans. Je suis en grande partie autodidacte. J’ai aussi profité de l’enseignement en ligne du Berkeley College. Je  m’estime chanceuse de vivre à une époque où tout ce savoir est accessible ». Au bout de quelques mois, elle commence à composer.

Pour l’écriture, le déclic est plus brutal puisqu’il est provoqué par deux évènements douloureux: la disparition de son père et les attentats à Paris en 2015. Ces derniers lui dicteront d’ailleurs les paroles bouleversantes de « It’s gonna make a Little  difference », l’un des titres les plus jazz de l’opus.

Car la force de cette jeune auteur-compositeur, parmi bien d’autres atouts, est de contrebalancer la gravité des thèmes abordés avec des mélodies enlevées, voire enjouées. Des partitions jouées par une solide formation franco-italienne: son « professeur » le guitariste Matthieu Barjolin, la contrebassiste  Sélène Saint-Aimé  ( considérée comme l’étoile montante de la scène jazz), Davide Chiarelli à la batterie et aux percussions, ainsi que des guests sur quelques beaux solos.

Au fil des dix morceaux dont  un prélude original puisqu’il s’agit du refrain à l’envers du titre suivant, son timbre mélodieux et aérien s’épanouit sur des rythmes pop, jazz, des onomatopées pour évoquer les dérives de notre société. Parmi les personnages emblématiques, on découvre un « Superhero » qui essaie de sauver les hommes d’eux-mêmes, « The Bubble Man » faisant naître des bulles de savon pour porter des messages de beauté et d’harmonie à destination des enfants ou encore les petits soldats en costumes-cravates  de « Burnout », dont la mécanique menace de dérailler à tout instant .

Des titres interprétés en anglais, sauf « Koria », une chanson pour laquelle elle retrouve les inflexions chaleureuses de sa langue maternelle. « C’est la première que j’ai écrite. J’ai repris à la guitare certains accords de « Blackbird » de Paul McCartney et, avec ma fille, nous nous sommes amusées à détourner le sens de certains mots ».

Quant à « Inner Magic », la seule chanson romantique , la plus lumineuse aussi,  elle clôture magnifiquement « Metro Stories ».  On se laisse littéralement emporter par le récit métaphorique de ces amoureux s’appuyant l’un sur l’autre pour affronter une tempête.

Enregistré entre la France et l’Italie, ce premier album touche par sa sincérité, la pureté de ses arrangements et ses « héros » de tous les jours, en quête d’identité et de vérité. Attachée à ses racines et à ses jeunes années au sein d’une famille aimante et modeste, Fanelly n’a pas oublié la promesse qu’elle s’était faite alors : ne jamais renoncer à rêver